Date de publication :

06/04/2018

Modifié le :

06/04/2018

Il est revenu le temps des impôts…

Oui, la saison des impôts est de retour. Je sais, ça fait frémir, surtout si, comme moi, vous n’êtes pas du genre à classer vos factures par ordre alphabétique. Quand on est salarié, les impôts, c’est plutôt simple, mais quand on a le statut d’artiste… c’est autre chose. Les difficultés sont — disons-le — nombreuses.

Je sautais de joie dans mon salon quand j’ai reçu ma première bourse d’écriture! Un chèque de 15 000 dollars n’arrive pas tous les jours dans notre boîte aux lettres. Il faut cependant calmer ses ardeurs puisque les bourses arriveront de manière aléatoire dans votre vie. Vous n’aurez pas toujours des réponses positives. Il y aura des moments où vous recevrez de bons montants d’argent soudainement, et d’autres où ce sera la panne sèche. Recevoir une bourse équivaut à recevoir une paye brute. Aucune déduction n’est prélevée. Ça veut dire que vous devez garder en tête que vous aurez à reverser une portion de cet argent à l’impôt.

« si vous essayez de faire vos impôts avec un outil en ligne, vous allez sans doute passer à côté de bien des subtilités »

Une autre difficulté vécue régulièrement par les artistes au moment des impôts, c’est la multiplication des statuts. Une année par exemple, je cumulais les chapeaux de salariée d’un organisme culturel, salariée de l’université comme auxiliaire d’enseignement, d’étudiante à la maîtrise, de travailleur autonome/artiste et de chômeuse, puisque mon organisme fermait ses portes durant la saison estivale.

Je ne suis pas un cas d’exception. Très peu d’artistes arrivent à vivre uniquement de leur art au Québec.  Ça mène à une évidence : si vous essayez de faire vos impôts avec un outil en ligne, vous allez sans doute passer à côté de bien des subtilités. Ce n’est pas une mince tâche de jongler avec tous ces statuts. À preuve, la fameuse année de ma première bourse,  j’ai dû remettre environ 3000 dollars à l’impôt (moi qui avais toujours retiré de l’argent).

quelques conseils en vrac

  • Dès que vous commencez à recevoir des bourses pour des projets artistiques, vous devenez un travailleur autonome. Il faut donc commencer à conserver toutes vos factures. Plusieurs dépenses deviennent déductibles d’impôt (une portion du loyer si vous y avez un espace bureau, l’électricité, votre cellulaire, la papeterie, les déplacements liés au projet, les réparations sur la voiture, etc.). Même une rencontre au restaurant, si elle est faite dans le cadre du projet, peut être déductible d’impôt.
  • Noter au verso de la facture avec qui vous étiez et pour quel projet. Même chose pour une chambre d’hôtel ou l’essence pour un déplacement. Il est important de noter ces informations au cas où un inspecteur de l’impôt aurait la bonne idée de camper chez vous pour analyser vos dépenses.
  • Ouvrez un compte distinct pour la gestion de votre projet artistique. Il sera beaucoup plus facile de faire le suivi et le rapport de coûts de votre projet si tous les revenus et les dépenses sont au même endroit.
  • Prenez un comptable qui s’y connaît en comptabilité de travailleur autonome, et encore mieux, avec la comptabilité pour les artistes. Il y a chaque année des changements dans les crédits d’impôt disponibles : c’est important que votre comptable soit au fait de toutes les subtilités.

Ça peut paraître onéreux de payer quelqu’un pour faire ses impôts, mais la bonne personne vous fera vraiment économiser beaucoup d’argent.

Bonne saison des impôts à vous!

 

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