DU SOUTIEN POUR LES MEMBRES
Culture Bas-Saint-Laurent met à la disposition de ses membres actifs son Guide de soutien. Celui-ci rassemble une foule d’articles, d’outils, de gabarits et de fiches informatives rédigés par CBSL et des ressources de notre région pour vous accompagner dans votre développement professionnel en arts et culture au Bas-Saint-Laurent.
Afin de permettre à toustes d’en découvrir un aperçu et d’outiller nos futurs membres, nous partageons ici Le curriculum vitae artistique, un article rédigé par Virginie Chrétien, responsable de l’accompagnement à CBSL.
Le curriculum vitæ artistique
Pour l’artiste émergeant.e et la personne qui décide de mettre la vie artistique ou culturelle en priorité dans son développement professionnel, la réalisation d’un curriculum vitæ spécifiquement artistique devient incontournable. Celui-ci se distingue du curriculum vitæ standard et répertorie uniquement les expériences et réalisations de nature artistiques et culturelles accumulées au fil du temps.
Exemple | Si de 2017 à 2019, j’ai travaillé dans une petite charcuterie à temps plein, je ne ferais pas mention de cette expérience de travail dans le CV artistique, car il n’y a pas de relation artistique à établir entre cet emploi et ma carrière de comédien.ne.
La première version d’un CV artistique commence souvent avec une seule et unique page, mais au fur et à mesure que les mois et les années passent, les expériences s’accumulent et exigent même d’être organisées en sections de plus en plus précises qui se déclinent en plusieurs pages.
COMMENT FAIRE
Concrètement, le CV artistique est monté en format 8 ½ po x 11 po, noir sur blanc. Dans le domaine des arts et de la culture, c’est véritablement ce qui est attendu. Ne vous aventurez pas avec de la couleur, des polices typographiques quelque peu ingrates (Comic Sans, Papyrus, etc.) ou de l’intégration d’images. Cela est plutôt mal perçu. On y reviendra plus bas dans la section « mise en page et design ».
On retrouve un en-tête d’identification avec coordonnées (courriel, téléphone, site Web et autres médias), le plus souvent sans photographie (à l’exception du domaine théâtral et de la variété où il est fréquent de trouver le portrait de l’artiste). Une notice biographique ou un résumé (démarche, champs de compétence et notice bio) peut également être inséré dans cet en-tête de présentation.
L’ordre des sections doit parfois être réfléchi selon l’utilisation du CV. Ainsi, il est préférable de mettre en lumière au début les expériences les plus pertinentes en lien avec l’utilisation du CV. Chaque section doit présenter les expériences en débutant par les plus récentes. Voici donc, dans l’ordre le plus habituel, les sections à insérer selon votre profil.
- La formation académique : Ici, il est question de formation qui se rapporte au domaine des arts et de la culture dans des institutions d’enseignement reconnues : programme collégial, programme universitaire suivi ou en cours ; études complétées sous forme d’attestation, de diplôme ou de crédits, etc. Si vous êtes autodidacte, on vous recommande de débuter tout de suite avec les projets réalisés et diffusés.
- Les projets réalisés et diffusés (ou ceux à venir qui sont confirmés) : C’est toute votre expérience qui apparaît à travers ces projets et ces activités qui sont déclinés en sections. Il y a une multitude de manières de nommer ces sections et c’est vraiment la singularité de votre profil qui va inviter le choix d’un terme plus qu’un autre. L’intitulé des sections correspond à la nature des projets réalisés et s’adapte au secteur dans lequel vous évoluez.
Exemple | Voici quelques exemples de titres de sections, tous secteurs confondus : Expositions collectives, résidences de création, symposiums, publications, lectures publiques, évènements spéciaux, démonstrations, prestations solos, projets de médiation culturelle, conférences pour ne sommer que ceux-là. Vous aurez bien compris que le CV artistique implique de créer et d’ajouter des titres de sections qui correspondent à votre propre parcours, aussi atypique et singulier est-il.
Sous le titre de la plupart des sections, il est d’usage de préciser : [l’année] [s’il y a lieu : le titre du projet, le lieu de diffusion, le nom de l’évènement, la ville, sous le commissariat ou la direction de qui].
- Reconnaissance : On parle ici des prix, bourses, mentions ou autres distinctions qui vous ont été octroyées. Notez que CBSL lance chaque année l’appel de candidatures pour le n et collabore de près au Prix du CALQ artiste de l’année au Bas-Saint-Laurent. C’est au Gala des Prix Culture Bas Saint-Laurent qu’est décerné l’ensemble des prix que nous contribuons à mettre en œuvre.
- Formations, perfectionnements reçus : On décline dans cette section ce qui relève de la formation continue comme des ateliers, des workshops, des stages, du mentorat, une classe de maître, etc. Il est à propos d’indiquer non seulement la date et le titre de l’activité, mais également le nombre d’heures de formation reçues et aussi le nom du formateur ou de la formatrice. Cette section constitue un espace où le développement professionnel peut progresser à grande vitesse, en particulier si vous êtes proactif ou proactive. Planifier et organiser le perfectionnement sur mesure auquel vous avez accès annuellement à CBSL, consultez les formations offertes via les différents regroupements disciplinaires (UNEQ, RAAV, REPAIRE, EN PISTE, etc.).
- Expériences pertinentes : Cette section recense les emplois obtenus ou les contrats réalisés dans le domaine culturel ou tout autre domaine connexe ; par exemple en enseignement ou comme formateur ou formatrice dans votre secteur d’activité artistique, travailleur.se culturel.le dans un organisme artistique, animateur.trice d’un gala culturel, etc. Il est important de spécifier quel était votre titre ou votre rôle. Dans certains cas, vous pouvez inscrire quelles étaient vos principales tâches et qui était l’employeur ou l’employeuse. Au fur et à mesure que les activités et expériences se multiplient et se spécialisent, vos « expériences pertinentes » qui étaient autrefois toutes dans la même rubrique pourront être divisées et reclassées dans des titres de sections plus précises : comités d’évaluation, de programmation et jurys, ateliers de création au préscolaire/primaire, commissariats d’expositions, collections (c’est-à-dire la vente d’œuvres à des collectionneurs privés, des entreprises, des musées, etc.).
- Médiagraphie ou bibliographie : Vous avez donné une entrevue à Radio-Canada sur la pièce de théâtre que vous allez diffuser ? Le Mouton noir a publié un article sur votre exposition ou La Fabrique Culturelle de Télé-Québec a réalisé une capsule vidéo sur votre travail ? C’est dans cette section que sont répertoriées ces informations. Date de diffusion, titre d’article, nom du média et de l’auteur doivent impérativement être identifiés.
- Implication et vie associative : C’est la section où sont précisées vos implications bénévoles d’une part et/ou tout membership d’organisme ou d’association d’autre part. C’est une sphère déterminante dans laquelle il est relativement rapide de progresser et de s’investir si vous êtes en début ou encore en relance de carrière après une longue pause.
NOTICE BIOGRAPHIQUE OU RÉSUMÉ
Il est fréquent d’introduire le curriculum vitae d’un bref paragraphe qui résume son parcours. Ces quelques phrases ont comme objectif de situer les origines de l’artiste, de la travailleuse ou du travailleur culturel.le, ses études, son champ principal d’activité et de compétence et ses plus importantes réalisations et reconnaissances. On le voit souvent rédigé à la troisième personne (il, elle, iel). Si votre CV compte moins d’une page, c’est un bel espace où vous pouvez mettre des détails sur vous et votre pratique. En contrepartie, si vous manquez d’espace et que l’information entre sur 2 pages et le bout d’une 3e, il faut alors revoir ce paragraphe qui vous présente pour le réduire à quelques phrases voire le retirer complètement temporairement pour que votre CV demeure sur 2 pages uniquement.
MISE EN PAGE ET DESIGN
Il est intéressant à tout moment de s’intéresser à la mise en forme et à l’apparence générale de son CV. La grandeur des marges, l’espacement des interlignes, la taille et le choix de police typographique sont à considérer et représentent des choix autant esthétiques que stratégiques.
Il est franchement recommandé de travailler avec des polices classiques standard (Helvetica, Verdana, Calibri, Avenir, etc.) et d’appliquer trois qualités de base d’une mise en page efficace : lisibilité, uniformité et simplicité.
À certains moments de notre développement de carrière, alors qu’il faut compresser ou allonger le contenu de notre CV pour une question d’usage de pages (pleine page de contenu autant que possible — éviter les demi-pages), il faut revoir à la baisse ou à la hausse la taille de la police typographique ou l’espacement entre les lignes, la grandeur des marges, etc.
Des logiciels de traitement de texte comme Word ou LibreOffice sont tout à fait adaptés pour les exigences que requiert la mise en page de CV. Des logiciels plus sophistiqués de création graphique comme InDesign et Illustrator peuvent vous permettre une latitude supplémentaire. Canva avec ses zones de textes facilement déplaçables, est un outil de création facile et polyvalent. Si vous vous avancez avec un modèle proposé, choisissez comme point de départ un modèle sobre.
DERNIERS DÉTAILS
- Lorsque le CV s’allonge, une sélection des éléments les plus pertinents doit être faite pour certaines sections. On ajoute alors la mention — sélection — au bout du titre de la section, en y conservant que les plus significatives. Il est régulièrement demandé que le CV n’excède pas trois pages.
- Il est possible d’insérer des hyperliens : vers votre site Web, un article, une vidéo de type Fabrique culturelle, etc.
- Certaines personnes choisissent à un moment donné d’utiliser un symbole, le plus souvent un astérisque et parfois un double astérisque pour indiquer ou distinguer une information importante, sans avoir à la réécrire à chaque fois. Placé tout juste avant une section ou à la suite du titre de celle-ci, le symbole est accompagné de sa légende qui explique son usage. Il pourrait vouloir signifier par exemple que tous les projets qui portent l’astérisque ont été faits sur invitation, alors que, toujours dans le même CV, l’usage des doubles astérisques pourrait signifier qu’un catalogue d’exposition ou encore un enregistrement a été produit à l’issue du projet.
Ressources complémentaires
Le Conseil des arts du Canada met à la disposition des individus son Guide pour faire une demande de subvention dans lequel on retrouve beaucoup d’informations et un modèle de CV artistique.