Date de publication :

06/06/2023

Modifié le :

06/06/2023

Vernissage «Art de vivre» aux Jardins de Métis

Affiche vernissage Jardins de Métis Art de vivre

Vous êtes cordialement invités au vernissage des expositions En vogue. Elsie Reford et la mode ainsi que Depuis le rivage, sous la thématique Art de vivre.

 

 

 

Informations et inscriptions

En vogue. Elsie Reford et la mode

Par la présentation d’accessoires et de vêtements issus de sa garde-robe et datant majoritairement d’entre 1892 et 1950 et de quelques reconstitutions, cette exposition souligne combien cette importante figure montréalaise et métissienne s’est glissée dans le modèle de la femme accomplie : une personnalité douce, attentionnée aux besoins de sa famille et de son entourage et soucieuse d’aider les plus démunis, que les magazines féminins diffusaient lorsqu’elle était une enfant et une adolescente. En observant les gravures qui s’y trouvaient, Elsie a été éveillée à ce que la société attendait d’elle. Son apprentissage du bon goût et des manières à avoir en toutes circonstances a donc commencé en imitant ce qu’elle observait.

Comme Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis, le souligne: Elsie Reford était passionnée par la mode. Même en tant qu’enfant et adolescente violoniste, ses vêtements annonçaient le style élégant et confiant qu’elle aurait dans le futur et reflètent son désir de prendre sa place dans un monde dominé par les hommes. Devenue mère et épouse, que ce soit pour un bal de charité ou pour un déjeuner entre dames, sa garde-robe s’adapte à l’occasion. Lorsqu’elle pêche sur la rivière Mitis, chasse avec ses deux fils ou part à l’aventure en amazone à travers la campagne, elle est également toujours bien coiffée et habillée. Ses tenues de jardinage complétées par une cravate noire ou en tartan, affirment de même sa volonté de fer de façonner son jardin et de dominer les hommes à son service. Alors que notre nouveau livre, Elsie Reford: 150 objets de passion, offre un portail vers le côté plus doux d’Elsie : ses sacs à vêtements en soie, ses chaussures extravagantes, sa remarquable cape de fourrure, l’exposition En/In vogue. Elsie Reford et la mode sonde d’où vient cet intérêt pour les vêtements et la mode et comment il s’est traduit dans une exploration permanente pour créer un style personnel.

Ayant réussi à maîtriser les convenances à la perfection, c’est-à-dire à connaître la limite à ne pas franchir pour éviter d’être considérée comme une marginale, Elsie joua effectivement avec elles. Sa participation coiffée et gantée à la fondation du Women’s Canadian Club of Montreal pour donner accès à la culture aux femmes de son milieu comme son intrépide voyage à cheval autour de la Gaspésie illustrent cette adresse. Son respect des règles est finalement qu’une apparence.

L’exposition confronte donc la garde-robe d’Elsie Reford à celles avancées par les illustrations de mode de son enfance, tout en explorant le maniement qu’elle fit des règles qu’elle avait apprises. Elle explore un univers de codes qu’Elsie maîtrisera à la perfection d’où la possibilité qu’elle eût de les respecter… ou pas.

Depuis le rivage
Par Stéphanie Béliveau

Extrait de correspondance courriel entre Stéphanie Béliveau et Sophie Jodoin, 26 avril et 2 août 2022

Chère Stéphanie,
(…) peut-être y a-t-il avec ton travail sur le littoral un ancrage vital. Celui qui te donne l’élan comme tu m’as écrit de travailler à refaire tes fondations, celles de ta maison et celles de ton existence. Cette image est puissante ainsi que les photos du travail en cours que tu m’as envoyées. Celui-ci n’est pas circonscrit, il a la capacité de se reconstruire à l’infini, de se (re)modeler selon les ressacs de ton existence : prendre la forme qu’il faut pour vivre et survivre. Tu as fait du fleuve ton refuge. Il te le retourne bien, à travers cette argile et ces débris qui te fondent. Tu t’es insérée à même leur friabilité. Marie Uguay dans son journal parle « d’un présent archéologique ». Tu traces les frontières de ce présent; tu nous invites à marcher ce paysage-corps fait d’argile et d’eau salée.
Je t’embrasse fort,
Sophie