Date de publication :

18/10/2022

Modifié le :

21/09/2023

Résultats du sondage en collaboration avec Léger !

Le 4 octobre dernier avait lieu notre « Midi communauté » en lien avec les résultats du sondage réalisé avec la firme Léger sur les réalités professionnelles en culture au Bas-Saint-Laurent entre 2019 et 2021. Près d’une trentaine de membres de CBSL étaient au rendez-vous! L’activité a débuté avec une présentation analytique des résultats, animée par Charlotte Fortin, directrice de recherche chez Léger dont vous retrouverez la captation vidéo au bas de cet article. Il s’en est suivi une période questions et de discussions où les participant.e.s ont pu exprimer leurs réflexions, interrogations et souhaits pour l’amélioration des conditions de travail et de pratique en culture dans notre région. 

Une communauté engagée ! 

Ce sont 204 artistes et/ou travailleuses.eurs culturel.le.s bas-laurentien.ne.s qui ont répondu au sondage. De ces répondant.e.s, 48 % sont des artistes et 50 % vivent en milieu rural. D’après la firme Léger, ce taux de participation est excellent et les résultats obtenus nous permettent ainsi réellement de renforcer notre compréhension des enjeux individuels en lien avec les conditions de travail en culture du Bas-Saint-Laurent. 

Les résultats du sondage sont clairs. La communauté œuvrant pour notre milieu culturel est engagée. Les principaux moteurs de sa motivation professionnelle sont : 

  1. contribuer au rayonnement des arts et la culture de la région (83 %);
  2. participer à l’avancement et au déploiement des arts (77 %); 
  3. contribuer plus largement à leur communauté (73 %).  

Il est important de mentionner que 73 % des répondant.e.s ont fait du bénévolat au cours des deux dernières années. Cela démontre une participation citoyenne remarquable du secteur culturel dans leurs communautés!

Les artistes et/ou travailleuses.eurs en culture bas-laurentien.ne.s aimeraient dédier plus de temps à leurs activités professionnelles dans ce domaine. En effet, elles accordent à la culture en moyenne entre 65 % et 70 % de leur temps, mais préféreraient lui en consacrer 83 %, dont 42 % spécifiquement à des activités artistiques.  Pour plusieurs, tirer des revenus d’autres secteurs est une nécessité, notamment pour faire face à l’augmentation du coût de la vie qui représente le principal facteur mettant à risque leur engagement dans le domaine des arts et de la culture (45 %). 

Travail invisible, éloignement et pandémie 

Parmi les freins à l’engagement dans le domaine culturel, on retrouve la surcharge de travail (44%), l’imprévisibilité des activités (37%), le statut professionnel non reconnu ou peu valorisé (34%) et les conditions de travail insuffisantes (34%). C’est ici que le travail invisible apparaît comme l’un des éléments déterminants pour tous les aspects précédents; c’est-à-dire le temps de travail non rémunéré consacré à la recherche, la création, aux répétitions, aux déplacements, etc.  En effet, 97% des répondant.e.s estiment faire du travail invisible, dont 56% à toutes les semaines. Cette dimension du travail culturel et artistique constitue une dimension centrale dans la précarité du secteur.

Le sondage permet de mieux saisir les principaux impacts sur la pratique professionnelle artistique/culturelle de l’éloignement des grands centres: 

  • Coûts associés aux dépenses professionnelles: prix des matériaux, frais de location de déplacement, etc. (52%);  
  • Accès aux réseaux de pairs: activités de réseautage, grands événements sectoriels, et autres (45%); 
  • Financement insuffisant, voire inexistant (42%); 
  • Couverture médiatique insuffisante, voire absente (41%). 

L’impact de la pandémie demeure également un incontournable avec les effets suivants sur la communauté culturelle de la région: 

  • Ralentissement/report/arrêt des activités/projets/contrats ou chômage (31%); 
  • Isolement social, manque d’échanges avec les pair.e.s, équipe ou groupe (19%); 
  • Impacts sur la santé mentale: stress, anxiété, fatigue émotionnelle, détresse psychologique, etc. (18%). 

Enfin, bien que la pandémie ait eu plusieurs effets négatifs, on note tout de même qu’elle aura permis aux personnes œuvrant professionnellement en culture de consacrer plus de temps à la recherche création ainsi que de découvrir de nouvelles opportunités de travail en ligne. 

On poursuit le travail ! 

En somme, les résultats de ce sondage nous permettent de mieux comprendre les conditions de travail et de pratique des professionnelles de la culture au Bas-Saint-Laurent et de mieux connaître les conditions souhaitées.  Le sondage offre également un portrait clair qui brise les préjugés envers les professionnel.le.s en arts et culture en démontrant entre autres que le taux de chômage dans ce secteur demeure entre 2 et 3 %, ce qui est sous la moyenne. Il est à noter que 76% des répondants ont un diplôme universitaire. Aussi, sachant que le revenu viable annuel au Québec est entre 25 000$ et 34 000$, l’enjeu de la rémunération des métiers artistiques et culturels nous semble incontournable. En effet, 57% des répondants ont un revenu annuel de moins de 40 000$ dont 20% de moins de 20 000$ ce qui est très préoccupant pour attirer et maintenir ces expertises sur notre territoire et dans ce secteur. En plus des impacts de l’éloignement et de la pandémie, les résultats de ce sondage nous amènent à porter une attention toute particulière à la part encore trop importante que prend le  travail invisible dans la vie professionnelle en culture.

Ce sondage nous permet de mieux comprendre ce que vivent les artistes et les professionnel.le.s, mais aussi de poursuivre avec nos membres les travaux d’ACTE-Culture pour l’amélioration des conditions de travail.