19/12/2022
02/05/2023
Le 14 décembre dernier, Culture Bas-Saint-Laurent conviait ses membres à un Midi communauté sur la conciliation travail, famille et pratique artistique. Ce fut l’occasion pour les participant.e.s d’échanger sur leurs réalités et de partager des réflexions à l’égard de cet enjeu.
Précarité et pluriactivité
Notre rencontre a débuté par une présentation de Dominique Rheault, agent de développement professionnel à CBSL, que vous pouvez télécharger en cliquant ici. Dominique a rappelé la précarité d’une partie importante de la communauté culturelle bas-laurentienne, à la lumière des résultats du sondage léger ACTE-Culture qui a été complété par 204 artistes et/ou professionnel.les en culture de la région en juin dernier. En effet, la majorité des répondant.e.s de ce sondage affirment gagner moins de 40 000$ de revenu personnel par année (avant impôt) tandis que 20% gagnent moins de 20 000$, ce qui les place en dessous du seuil de pauvreté. Cette réalité explique le fait qu’il est difficile pour plusieurs de toucher un revenu viable du milieu des arts et de la culture, alors que 34% des répondant.e.s doivent travailler en dehors du domaine culturel pour y arriver financièrement.
Cette réflexion sur la diversification des sources de revenu nous a mené.e.s sur la question des compromis, des choix et des stratégies que mobilisent les professionnel.les en culture, tout particulièrement les artistes. Nous avons parlé des trajectoires professionnelles atypiques bien connues du domaine culturel qui obligent souvent de combiner sa pratique artistique à un ou plusieurs emplois à l’intérieur ou à l’extérieur du domaine culturel. Si la diversification des activités professionnelles peut représenter un choix pour certain.e.s, il s’agit aussi d’une nécessité pour d’autres, car l’augmentation du coût de la vie constitue le principal frein à s’engager dans le milieu des arts et de la culture du Bas-Saint-Laurent selon le sondage léger ACTE-Culture. Parmi les autres freins nommés par nos répondant.e.s, on retrouve le besoin de développer de nombreuses compétences avec les exigences du marché du travail actuel et de l’évolution constante des pratiques artistiques.
Pour distinguer ces situations, les auteur.rice.s Bureau, Perrenoud et Shapiro (2009) définissent trois concepts :
Vie familiale et travail invisible
Lors du Midi communauté, nous avons abordé la conciliation entre le travail et la famille, considérant que 31% des répondant.e.s du sondage léger ACTE-Culture vivent avec au moins un enfant(s) et 67% avec un.e conjoint.e. Nous avons discuté de l’apport important de la famille pour la pratique professionnelle artistique et culturelle. En effet, 65% des répondant.e.s estiment que leur famille immédiate constitue leur principale source de soutien émotionnel, devant la famille élargie, les ami.e.s, les collègues ou autres (associations nationales, municipalité, mentors, etc). Bien sûr, il n’en demeure pas moins que la vie familiale vient avec son lot d’obligations (travail ménager, charge mentale, proche aidance, etc.) qui peuvent entraver le temps consacré à la pratique artistique.
Les exigences de la vie familiale permettent de réfléchir plus largement au concept de « travail invisible »; c’est-à-dire aux activités qui sont essentielles, mais non rémunérées, et qui ont une valeur économique importante. En culture, cette réalité est bien présente et touche presque la totalité des répondant.e.s de notre sondage : 56% d’entre elleux estiment devoir en faire à toutes les semaines. Ainsi, bien des professionnel.le.s de la culture au Bas-Saint-Laurent doivent composer avec deux formes de travail invisible à la fois dans leur vie personnelle et professionnelle.
Références
Pour conclure, nous vous proposons plusieurs ressources ouvrages en lien avec la thématique de notre Midi communauté pour vous soutenir dans vos enjeux et nourrir votre réflexion :
